La volonté du gouvernement se confirme de plus en plus et au fil des mois. Faire des économies sur le dos des plus faibles. Cibler les collectivités et les fonctions publiques.
Cela est valable dans le domaine de la santé où se construit au fur et à mesure une politique de santé à deux vitesses. Une santé pour ceux qui ont les moyens et une autre pour ceux qui n’en ont pas. Cela se vérifie encore avec la baisse des fonds pour l’AME (l’aide médicale gratuite pour les « étrangers »). Plus de 200 000 personnes sont concernés et risque d’être privées de soins de santé faute de moyens car aux revenus modestes. On peut s’interroger sur la volonté réelle du gouvernement.
Des objectifs plus politiques (voire électoralistes) sont inavoués mais bien réels. Une droitisation, une « lepénisation » des orientations sont plus que visibles au détriment d’une solidarité nécessaire dans un contexte de crise sociale sans précédent.
Au-delà de cette réforme injuste et non solidaire, des menaces pèsent sur tout le système de santé. La fonction publique hospitalière est victime également. Tout comme la fonction publique d’éducation, elle doit subir une restriction des moyens et d’effectif. En effet faire passer les hôpitaux dans un mode de gestion de cliniques privées est aussi un des buts du gouvernement. Baisser les moyens et augmenter les charges entraîneront une aggravation des conditions de travail au sein même des établissements de santé. S’en suivront une augmentation de l’absentéisme et une dégradation des prestations offertes au sein du service publique de santé… Pas moins de 9 millions de citoyens risquent d’être privés de soins.
Si nous rajoutons à cela le non remboursement des médicaments suivi d’une augmentation des tarifs des mutuelles, nous voyons bien qu’une déroute du système de santé solidaire est programmée au plus haut niveau. Un système dichotomique imposé par des orientations très libérales.
Ces orientations ne peuvent laisser insensibles les réunionnais touchés par une précarité grandissante (52% au-dessous du seuil de pauvreté), un taux de chômage surélevé (30% contre 9% en métropole, 51% chez les jeunes…) et la crise sociale qui a déjà supprimé plus de 5000 emplois dans le BTP.
Pendant ce temps 14 milliards pour le bouclier fiscal. Pendant ce temps "cabri i manz salad" !
A méditer.
Eric FRUTEAU
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