Ci-joint le texte de mon intervention lors des journées de l'outremer de l'UNCCAS
"I - Nos CCAS mènent des actions variées et variant d’une commune à l’autre pour des publics aussi divers que des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées, des travailleurs pauvres, des chômeurs, des femmes, des hommes, des familles en difficulté,… Les actions et champs d’intervention concernent la petite enfance, les aides facultatives, le logement, les EHPAD, la politique de la ville, l’insertion,…
Vous l’aurez compris, comme beaucoup de structures, les CCAS à la Réunion et en outremer tentent de s’adapter, parfois, souvent innovent. C’est le cas du CCAS de Saint Pierre de La Réunion dans le domaine de la lutte contre la précarité énergétique, en fait pour la promotion des énergies renouvelables. Car quelque soit le niveau et le rôle que nous occupons dans la société, nous estimons que chaque réunionnais a le droit de participer à une volonté commune de tendre vers l’autonomie énergétique. Et cet exemple illustre bien la solidarité entre les collectivités (CCAS et communes, Région, Conseil Général, Intercommunalités, toutes participent à cet effort collectif). D’autres exemples d’innovation existent à La Réunion : amélioration légère de l’habitat, boutiques de solidarité, EHPAD, centres sociaux,… Cela vient en complément des aides légales et facultatives que nous mobilisons quotidiennement.
II - En réalité, à la Réunion et en outremer, les CCAS constituent des remparts et des acteurs de proximité incontournables, eu égard : des retards structurels, des insuffisances des dotations, du contexte de crise conjoncturelle, de l’ampleur du chômage et du manque de logement, de la précarité monétaire des familles et de la baisse de leur pouvoir d’achat, de l’indice du développement humain bine en-deçà de celui de la France métropolitaine, de la pression démographique et du vieillissement de la population
OR nous disons que l’outremer assure à la France une présence mondiale. Elle représente l’état français aux 4 coins de ce grand village planétaire. Quelque soit le département, des problèmes similaires ou équivalents sont posés. En Guadeloupe, en Martinique, mais aussi à Mayotte, à La Réunion sans oublier la Guyane, Saint Pierre Miquelon, la nouvelle calédonie, Saint Martin, Marie Galant,…
Il nous faut donc trouver des solutions pour répondre aux défis sociaux. Cela revient aussi à évaluer nos capacités à considérer ces grandes problématiques mondiales qui touchent d’une façon ou d’une autre, directement ou indirectement, nos économies et donc nos populations.
- C’est l’enjeu de la transition énergétique (le coût de l’énergie et ses conséquences)
- Les mutations climatiques et environnementales (cyclones, séismes, montée du niveau de la mer,…)
- C’est la transformation des échanges économiques mondiaux et la montée des pays émergents (à forts taux de croissance)
- Le coût des matières premières et celui des denrées alimentaires
- C’est l’interdépendance des finances mondiales et des banques centrales.
Tout ça nous rend dépendant de l’extérieur et il nous faut en tenir compte pour proposer des projets globaux et cohérents, des projets sociaux, mais en réalité de développement durable, selon les particularités de chacun d’entre nous. Comment pouvons-nous dans chaque Département ou collectivité d’outremer, répondre à des problèmes spécifiques nullement comparables ailleurs ? Il y a la nécessité de réponses spécifiques.
III - Les CCAS forces de propositions
Ainsi, nous pensons que, de part :
- Notre éloignement, notre insularité, parfois notre doublé insularité,
- Notre vulnérabilité
- Nos reliefs et géographies particuliers
- Notre histoire singulière à chacune des outremers,
Il nous faut travailler de façon rassemblée et unie pour poursuivre le combat contre la misère, la pauvreté qui frappe durement nos populations. Des dispositifs de droits communes existent. Mais les OM, nos CCAS, doivent aussi être forces de propositions pour adapter localement certaines règles et / ou créer des dispositifs nouveaux répondant aux demandes locales. Peut-on aller plus loin sans trouver les moyens législatifs et de dérogation éventuelle ? Peut-on se satisfaire d’un immobilisme ? J’espère pour ma part et au nom de l’UD de La Réunion un avenir meilleur outremer, avec des CCAS renforcés et soutenus. A la logique financière et de rendement préférons celle de la solidarité (entre les OM, entre nos collectivités, entre chacun d’entre nous et l’Etat), de l’innovation sociale, participative et citoyenne tenant compte des sociologies et des cultures différenciées de chacun d’entre nous. Je reste persuadé que les CCAS d’OM sauront prendre leur place et leur responsabilité dans ce large débat.
Eric FRUTEAU
Guadeloupe, Les abymes, le 02 décembre 2011"
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