Intervention au Conseil Général au sujet de la politique d'insertion :
La lecture de ce rapport vient souligner une fois de plus la situation d’urgence sociale de notre île. Avec une population qui augmente et qui dépassera le million d’habitants dans 15 ans. Une population touchée par un chômage record notamment chez les jeunes (60% pour les actifs de 15 à 24 ans). Aussi il conviendrait effectivement de mettre en relief les inégalités persistantes dans de nombreux domaines (l’éducation, le logement, la santé,…). Ces inégalités étant exacerbées par des inégalités entre les territoires.
Des inégalités exacerbées selon la microrégion ; un taux de BRSA record dans l’Est…
Dans ce climat, le nombre de BRSA augmente (25% de la population réunionnaises couverte par le dispositif). Toutes les villes sont concernées. Aussi je me permettrai de revenir sur les chiffres mentionnés dans le rapport. On cite les grandes villes que sont SD, SP et SP (avec des chiffres record soit). Mais je crois que plus que le nombre c’est le rapport du nombre de bénéficiaires au nombre d’habitants de chaque commune qui doit nous interpeller et qui doit justifier d’une répartition juste des moyens. Ainsi, dans l’Est le taux de 13,2% de BRSA est atteint quand il est de 10% dans le Nord ou 11,6% dans le Sud. Et vous le dites vous-même « l’Est est le parent pauvre ». Alors à travers ce PDI, nous attendons une juste et équitable répartition des actions et moyens sur le territoire.
En second lieu, le PDI sur lequel nous sommes appelés à travailler doit être le plus efficace possible. Nous devons lutter contre le morcellement des services et tendre vers une dimension globale (et là c’est peut être une avancée) mais, sans perdre de vue la notion de proximité. Il est donc nécessaire de prendre en compte la problématique du transport dans cette approche. Ce point mérite d’autant plus être souligné que « l’Est est le parent pauvre » en matière d’emplois et donc de revenus.
Cette remarque entraine alors des interrogations sur l’adaptation locale des solutions en collant à la réalité de chaque territoire.
Sur le chèque « Compétence » : Il est important de ne pas restreindre le public cible.
De même le dispositif ADEN gagnerait à être mieux connu du public.
On parle de la filière Goyaviers mais ce sont toutes les micro-filières (par exemple le vacoas) qui méritent d’être soutenues.
Je crois nécessaire quand on parle d’insertion, de ne pas oublier que la collectivité a un rôle important à jouer. Certes de part ces compétences directes ; mais elle doit aussi être un « boosteur » à travers la commande publique. Dans les projets d’investissement il est fondamental de donner tout son sens à la généralisation des clauses d’insertion afin d’augmenter les sorties positives qui doivent rester l’objectif final à atteindre.
Enfin toute cette réflexion doit évidemment s’insérer dans le large débat relatif lié à l’acte 3 de la décentralisation sans ignorer les manquements des deux dernières (notamment en matière de compensation financière : 318M€ de déficit de compensation).
Eric FRUTEAU
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