C’est avec mon cœur que je parle d’Adrien.
Adrien, c’est avec mon cœur que je veux m’adresser à toi. Ce cœur qui bat dans ma
poitrine pour Saint-André, cette ville que j’aime, que tu as aimé, qui m’a vu grandir, qui t’a vu grandir, et qui est restée tout au long de ta vie, tout au long de la notre, et qui reste pour nous, l’objet des engagements les plus intenses, l’objet des attentions les plus soutenues.
Nous avons tous rappelé, combien ton implication politique, associative, citoyenne, humaine pour notre ville fut forte.
Tu as été à la fois un militant culturel reconnu et un acteur marquant de la vie politique saint-andréenne, un combattant émérite contre les fraudes, la corruption et les violences électorales, contre les archaïsmes, pour le respect de la démocratie, pour le développement de
notre ville, pour l’égalité et la justice.
Tu nous as toujours dit qu’il fallait persévérer et résister quand on est sût de nos convictions, de
notre intégrité et honnêteté.
Je veux rappeler en toute sérénité, que tu as donné au parti communiste réunionnais, l’une de ses
plus belles victoires sur l’échiquier politique réunionnais, en allant battre en 1976, dans un contexte extrêmement difficile un adversaire qui avait le soutien de l’ancien maire.
On en a souvent discuté. Ce fut un exploit, ton exploit lors d’une campagne électorale qui s’est déroulée ici, à Champ Borne, dans ton quartier, dans un climat tendu, émaillé de
nombreuses plaintes en tous genres. Je me souviens moi de ces moments de campagnes quand le quartier de la ravine Creuse avec ton camarade Carlo nous battions déjà le terrain. Moi petit dans un coin de la voiture. Vous déjà très avisés, aguerris, convaincus d’une victoire dans ce qui était le 1er canton de Saint André (canton allant de Cambuston jusqu’à La Cressonnière).
Contre une adversité venant de tous les côtés, tu as remporté une victoire électorale après avoir remporté une bataille judiciaire contre la fraude électorale.
Et cet exploit aurait dû te conduire vers d’autres responsabilités politiques à Saint-André, qui j’en
suis certain, aurait connu un développement radicalement différent. Tant tu ne manquais pas d’idées pour cette ville.
Néanmoins, grâce à cette victoire, tu es devenu et resté une figure, un poteau mitan, un zarboutan, pour moi et pour toutes celles et ceux qui ont voulu que les choses changent pour notre ville.
Tu as été pendant de longues années, conseiller municipal. Nous avons siégé ensemble dans l’opposition municipale. Et je continue aujourd’hui encore à défendre les idées travaillées
ensemble. Exemple des parkings autour de l’édifice religieux de petit Bazar…
Tu as été un colistier exemplaire en 2008. Et je veux rappeler ton implication personnelle dans cette campagne qui nous as amené une victoire que tu as fini par voir, que d’autres
auraient tant voulu voir.
Ta sagesse, ton efficacité, ton honnêteté, ta droiture ont nourri la vision politique que j’ai
petit à petit construite pour notre ville. Tu as su nourrir avec d’autres, avec mes parents et d’autres compagnons de lutte (je veux citer deux d’entre eux : Ary Payet et Claude Aroumougom), l’idée forte et les convictions qui ont muri en nous et qui nous anime encore aujourd’hui dans les choix que je fais.
Ta conduite, ton exemple ont été formateur dans mon éducation politique. Et bien d’autres que moi ont rappelé combien les luttes menées pour sortir notre ville du fénoir, mais aussi pour sortir notre région, notre île du fénoir, doivent beaucoup à ton énergie, à ton rayonnement autant qu’à ta modestie.
Jusqu’aux derniers instants tu étais avec nous. C’est cette réunion à Rivière du mât les bas que
nous tenions pour échanger avec la population sur les problèmes rencontrés. Tu étais là à nos côtés. Avec nous. Toujours curieux de savoir ce que les autres pensent et les réponses apportées.
C’est aussi ton implication au sein du Conseil des sages de Saint-André. Tu y as contribué à
faire avancer la ville. Et Tu vois Saint-André i avans,… un peu grâce à toi !
C’est cette présence régulière et réconfortante, désintéressée que nous retenons. C’est cette
implication qui mérite d’être reconnu et que nous reconnaissons aujourd’hui.
Je veux aussi dire que pour moi tu es et as été un grand révolutionnaire. Le mot est peut être fort
mais je m’explique. Tu as été un grand révolutionnaire car tu as été capable de sortir d’un mode de pensée unique. Tu as su t’adapter à l’évolution de la vie politique sans renier des convictions profondes. C’est à mon sens une qualité importante qui n’est pas donnée à tout le monde. C’est cette capacité à accompagner une jeunesse qui comme toi a voulu changer les choses, les
fonctionnements, les méthodes. Dans ce sens tu as montré que tu étais capable d’évoluer, de grandir encore malgré ton âge certain, pour faire grandir d’autres plus jeunes. Seuls les grands révolutionnaires sont capables de remettre en cause des schémas préétablis. En ce sens tu resteras un grand révolutionnaire pour moi.
Adrien, je veux le dire ici avec fierté et solennité, tu es un grand saint-andréen, tu es un grand
réunionnais.
C’est pourquoi, mon conseil municipal et moi-même avons décidé de te rendre ce soir un hommage appuyé, et graver ton nom dans notre mémoire collective en apposant ce bas-relief à ton image sur la bibliothèque de champ-borne qui sera désormais bibliothèque Adrien Minienpoullé.
Adrien, je te dis (nous te disons) merci pour ce que tu as apporté à notre ville, à l’Est et à la Réunion. Dans ton sillage, je veux (nous voulons) continuer cette mission pour rassembler tous ceux qui veulent poursuivre le développement de Saint-André, de La Réunion avec bon sens et responsabilité.
Sois fier de nous, autant que nous le sommes de toi.
Tu es nos racines, tu es la force de notre avenir.
Eric FRUTEAU
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