Dans la mémoire collective des pays africains, restera peut-être l’idée d’une Europe non solidaire ? ! Quel en sera l’impact pour l’Europe et pour la France demain ? Comment les peuples ultramarins peuvent-ils se distinguer d’une orientation paradoxale avec la constitution même de leur société riche de tant de diversités ?
Les démocraties européennes semblent impuissantes face à la crise migratoire. Cette tendance de fond s’est amplifiée avec les migrations de populations africaines, voire asiatiques. La gêne des dirigeants est palpable…
Pourtant la France, par exemple, a su faire preuve d’un esprit d’entraide dans des moments les plus sombres de l’histoire européenne (l’époque du fascisme, du franquisme ou du nazisme).
En accueillant les victimes de barbaries intolérables. En d’autre temps, elle a su pourtant accueillir des travailleurs étrangers (Algériens, Marocains, chinois, Malgaches,…) pendant la grande guerre ou pendant la seconde mondiale (Indochinois) ; lors de la révolution industrielle,…
En refusant d’admettre que la mondialisation, les guerres, la faim, le déficit de réserves naturelles (l’eau), les retards de développement, les grandes maladies, poussent les populations à migrer notamment en Europe, le refus de solidarité n’est-il pas un acte qui pourrait coûter cher aux générations futures ? Que fera-t-on demain quand l’Afrique et déjà L’Asie seront les décideurs. Car leur poids démographique croissant fera de ces pays des pays incontournables dans les rapports de force internationaux… Quand l’Europe vieillissante devra se référer aux décisions de ceux qui seront alors en position de force ? Il faudra alors espérer que la mémoire collective des pays Africains ne ramène pas l’Europe à la réalité peu solidaire d’aujourd’hui.
En tant qu’ultramarins, comment se distinguer d’une orientation paradoxale avec ce qui fait notre richesse : notre diversité culturelle, notre esprit de tolérance ? Nous vivons une époque cruciale qui risque d’être déterminante dans les relations à venir entre les grands continents. Si la xénophobie et l’extrémisme prennent le dessus en Europe, cela risque de fragiliser fortement l’avenir des populations demain, quand nous aurons alors besoin, à notre tour de solidarité. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle il faut combattre l’extrême droite et le populisme (qui ne fait que progresser dans de nombreux pays de l’Union Européenne à cause d’une austérité imposée par une technocratie bien loin des peuples).
J’ai l’intime conviction que les sociétés ultramarines peuvent apporter un souffle oxygénant dans ce débat qui anime les orientations et les choix puants de politiques migratoires pris par les dirigeants actuels de l’Union européenne… en ce qui concerne La Réunion (riche de cultures diverses, forte de son histoire et de ses racines), ce nouveau souffle demanderait un nouveau modèle encadré par le socle de constitutionnalité (dont la déclaration universelle des droits de l'homme est l'un des trois piliers) et s’appuyant notamment et entre autres sur la lutte infaillible contre les extrêmes et la défense des droits humains fondamentaux.
Eric FRUTEAU
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